Frictions, tensions, conflits
comment penser les conflictualités urbaines ? La notion de conflictualité urbaine est floue. Elle peut englober un grand nombre de situations. Il s’agira, de réfléchir aux concepts, de proposer des grilles d’analyse permettant de comparer différents événements révélateurs de tensions urbaines. Les analyses devront être inscrites dans la durée, afin d’appréhender les permanences versus les transformations dans les formes de conflictualité comme dans les modes de régulation. Dans cette demi-journée seront pris en compte l’action des différents pouvoirs confrontés à des conflits : leur nature, leurs capacités d’action, les représentations que les parties prenantes peuvent en donner.
Existe-t-il une géographie de la conflictualité urbaine ?
La conflictualité est-elle l’apanage de certains territoires urbains, de certains groupes sociaux ? Est-on en mesure d’identifier des formes de conflictualité caractéristiques du centre des villes et d’autres qui seraient davantage périphériques ? Peut-on distinguer les conflictualités de la ville formelle avec celles de la ville informelle ? Est-il possible de dégager une géographie des types de conflits, voire d’en graduer l’intensité en fonction de critères spatiaux ? Les éléments déclencheurs varient-ils en fonction de leur position dans les espaces urbains ?
Du micro-conflit urbain à la mobilisation globale : observe-t-on une diffusion des conflictualités urbaines ?
La conflictualité urbaine s’inscrit-elle dans l’unique dépendance du lieu où elle s’est enclenchée ? Des formes de circulation sont-elles au contraire observées, un conflit pouvant servir de modèle à d’autres mobilisations ? Des mouvements de protestation émergeant dans un contexte particulier peuvent-ils entrer en résonnance avec d’autres mouvements similaires observés dans d’autres villes ? Les modalités de la contestation mériteront d’être particulièrement analysées : pétitions, manifestations, émergences de nouvelles pratiques s’appuyant par exemple sur les réseaux sociaux. Outre les ruptures qu’elle provoque ou qu’elle exacerbe, la conflictualité contribue-t-elle à produire de nouvelles formes d’urbanité, à créer des identités collectives ?
Conflits urbains : des vainqueurs et des perdants, ou de nouvelles formes d’arrangement ?
Un conflit est toujours inscrit dans une temporalité au sein de laquelle s’exacerbent progressivement les tensions. Mais la confrontation débouche nécessairement sur un apaisement. Comment ce dernier a-t-il été obtenu ? Par un rapport de force conduisant à l’effondrement de l’une des parties ? Par l’acceptation de ce qui était précédemment jugé inacceptable ? Ou bien, de manière plus subtile, par l’élaboration d’un compromis ? Dans ce cas, quels ont été les facteurs de la régulation : le verdict d’un tribunal, l’arbitrage d’un tiers ? L’apaisement post-conflit est-il durable, révélateur d’un nouvel équilibre, ou bien instable et porteur de conflictualités à venir ?